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RDC: veillée pour réclamer justice pour les déplacés bombardés

"Ce sont les morts de trop..." Vêtus de noir, des jeunes militants ont réclamé justice lundi soir à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, pour les victimes du bombardement d'un camp de déplacés qui a fait vendredi une dizaine de morts, dont des enfants, ont constaté des journalistes sur place.

10:27 - 7/05/2024 mardi
MAJ: 11:20 - 7/05/2024 mardi
AFP
Des personnes se rassemblent autour d'un drapeau de la République démocratique du Congo lors d'un deuil collectif organisé par les mouvements citoyens en mémoire des victimes de l'attentat au camp de déplacés de Bulengo, au stade de l'ISC (institut supérieur de commerce) à Goma le 6 mai 2024.
Crédit Photo : AUBIN MUKON / AFP
Des personnes se rassemblent autour d'un drapeau de la République démocratique du Congo lors d'un deuil collectif organisé par les mouvements citoyens en mémoire des victimes de l'attentat au camp de déplacés de Bulengo, au stade de l'ISC (institut supérieur de commerce) à Goma le 6 mai 2024.

Les premiers bilans faisaient état d'au moins neuf morts et plus de 30 blessés dans le camp de Mugunga, à l'ouest de la capitale provinciale du Nord-Kivu, ville de plus d'un million d'habitants qui a vu affluer des centaines de milliers de déplacés depuis le début, fin 2021, de l'offensive du M23, rébellion soutenue par le Rwanda.


Pendant le week-end, les autorités provinciales ont évoqué 14 morts. Lundi, des calicots brandis par une centaine d'activistes de mouvements citoyens regroupés sur une place du centre de Goma parlent de 17 morts.
"S'attaquer aux civils est un crime de guerre",
disent aussi leurs slogans.


"Le peuple congolais est victime de ses richesses",
estime Jack Sinzahera, un des militants, la RDC accusant le Rwanda de combattre aux côtés des rebelles pour s'emparer notamment des minerais de la région.

"Les gens qui ont fui la guerre, pensant être à l'abri, sont victimes des bombes",
déplore Christophe, un autre activiste qui se présente sous son seul prénom.
"Ils sont en train de mourir chaque jour comme des animaux",
s'emporte aussi Anita, en demandant
"que la communauté internationale punisse ceux qui ont lancé une bombe dans le camp".

Bob réclame la même chose, mais aussi que les forces gouvernementales
"enlèvent les armes lourdes installées à côté des camps de déplacés".

Cette attaque a été unanimement condamnée.



Comme le gouvernement congolais, les États-Unis et la Communauté des États d'Afrique australe (SADC), qui a déployé une force dans la région, ont accusé le M23 d'en être à l'origine.

Washington a même directement mis en cause
"les forces armées du Rwanda"
, une accusation récusée et qualifiée de
"ridicule"
par Kigali.

L'Union européenne, l'Union africaine, la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) ou encore les agences de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et l'enfance (Unicef) ont déploré cette violence contre des civils, mais n'ont pas cité ses auteurs.

Lundi, la France a appelé à
"faire toute la lumière sur la responsabilité de cette attaque, qui constitue une violation flagrante du droit international humanitaire".
La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron avait exhorté le Rwanda à
"cesser tout soutien"
aux rebelles du M23 et à
"retirer ses forces"
du pays.

"Le Rwanda doit retirer immédiatement son armée du territoire congolais et cesser son soutien au M23",
a également demandé lundi la Belgique.

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